Un PC on s'en fout, honnêtement c'est pas ça qui coûte de l'argent. Ensuite je n'ai pas dit que le système fonctionne mal, je dis simplement que se concentrer uniquement sur les "planqués" n'est pas le ménage le plus efficace. Je ne suis pas certain de pouvoir proposer un système meilleur, car comme tente de t'expliquer hippo, c'est impossible de juger si quelqu'un "fait quelque chose d'utile" comme tu le dis avant une longue période. C'est tout le problème de l'évaluation actuelle des labos par l'AERES, même des experts du même domaine peuvent être bluffés par du blabla. Il faut donc se poser la question si les quelques brebis galeuses qu'on pourrait éjecter coûtent plus d'argent et/ou temps que le système d'évaluation lui-même. J'ai un avis très subjectif de ce que je vois personnellement (l'évaluation coûte plus, notre labo a quelques planqués et un empêcheur de tourner en rond qui se fait neutraliser petit à petit, au final ils ne coûtent presque rien) mais pas d'argument quantifié.
edit: cross
vince Le 08/10/2012 à 23:03 Les prix nobels n'ont jamais couverts tous les domaines, même combinés avec les maths (médailles fields). Les critères, tu n'en parles pas (sauf à considérer ceux d'attributions des prix en question, donc ça reste super restreint), pas plus que les spécialités.
Sally Le 08/10/2012 à 23:16 Sinon pour parler de la recherche (parce que comme je le disais la mode du surcontrôle des faits et gestes des employés touche un peu l'ensemble du monde du travail j'ai l'impression), s'il y a des contrôles à faire et des sous dont contrôler l'usage, c'est plutôt du côté des 5 milliards annuels du crédit impôt recherche qu'il faudrait regarder d'après ce que j'entends ^^
En fait voilà un scénario courant :
Un projet ANR (ou autre) est accepté, il comprend des partenaires publics (labos de recherche) et des partenaires privés (industriels) (un projet avec des partenaires industriels a plus de chances d'être accepté qu'un partenaire sans, c'est bien vu par l'ANR). L'État donne donc des sous sur un programme de recherche précis à ces institutions. Le partenaire privé touche la plus grosse partie des sous. Il ne fait rien ou quasi mais dépense cet argent pour autre chose. Il déclare cependant que cet argent qu'il a dépensé l'a été pour un projet de recherche. Il touche donc cet argent une deuxième fois sous forme de crédit impôt-recherche (sissi). Pendant ce temps les partenaires académiques font le boulot, et s'il y a un problème c'est eux qui se prennent les évaluations dans la gueule et doivent se justifier.
En ces périodes de restriction budgétaire, on peut se demander si la vocation du budget du ministère de la Recherche est de financer la recherche publique ou de filer du fric gratos à des boîtes privées à qui on demande juste, à peu près, de déclarer sur l'honneur qu'elles font de l'innovation...

« Le bonheur, c'est une carte de bibliothèque ! » —
The gostak distims the doshes.Membrane fondatrice de la confrérie des
artistes flous.
L'univers est-il un
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J'ai l'impression qu'avec Hippo et Melbou, on a sensiblement la même vision des choses. Oui, il y a des chercheurs qui ne foutent rien, et il y en a qui gênent (ou nuisent) parce qu'ils bossent « mal ».
Mais avant de chercher à les virer, faudrait être sûr que ça coûte cher (très sincèrement, je n'y crois pas), et que les débusquer ne soit pas plus nuisible qu'autre chose (ambiance entre chercheurs, stress, temps perdu à rédiger les évaluations, temps perdu à évaluer les évaluations, orientation de la recherche vers du facile à trouver, ...)
Sally > Surtout qu'en pratique, pour simplifier la lecture des évaluations (vu que souvent, les destinataires finaux ne connaissent rien au domaine), on va donner des objectifs chiffrés. Et j'ai toujours eu l'impression que chiffrer précisément les objectifs était la meilleure solution pour que le travail soit mal fait au final ; les gens vont se débrouiller pour faire leur quota de n'importe quelle façon possible (truquer les chiffres, faire des tâches aberrantes, ...).

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<Vertyos> un poil plus mais elle suce bien quand même la mienne ^^
<Sabrina`> tinkiete flan c juste qu'ils sont jaloux que je te trouve aussi appétissant
Sally Le 08/10/2012 à 23:41 Oui, en plus travailler sur le même sujet qu'une autre équipe de façon concurrente est un encouragement à bâcler la recherche en vérifiant insuffisamment le résultat, car ça devient une course de vitesse où on doit publier avant l'autre...

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Bon, ben si vous me dites qu'il n'y a pas de problèmes, je veux bien vous croire.
Maintenant je trouve ça un peu étrange, parce qu'il y a un certain nombre de personnes qui se plaignent de mauvaises conditions de travail dans la recherche française (copinages et pistons, budgets ridicules, etc.)
Je trouve aussi que refuser toute forme d'évaluation, c'est jeter le bébé avec l'eau du bain. Autant il est clair que mettre en place plein d'indicateurs arbitraires pour faire plaisir à des gens qui n'y connaissent rien, c'est contreproductif (y'a que des managers pour penser encore le contraire), autant je suis pas sûr que le laisser-faire à 100% soit la bonne solution. Je connais pas personnellement le milieu de la recherche, mais j'ai vu beaucoup de cas dans le public et le privé où tout le monde sait quelles sont les personnes qui posent problème, mais on ne veut/peut pas les dégager.

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« Tout homme porte sur l'épaule gauche un singe et, sur l'épaule droite, un perroquet. » —
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« Moi je cherche plus de logique non plus. C'est surement pour cela que j'apprécie les Ataris, ils sont aussi logiques que moi ! » —
GT TurboUn problème que j'ai déjà rencontré à plusieurs reprises dans le domaine académique, c'est l'attitude "Ton approche innovante n'arrive pas à battre du premier coup l'algorithme existant XYZ étudié depuis des années, donc elle ne nous intéresse pas." AMHA, cette attitude limite l'innovation réelle et fait que ce sont toujours les mêmes algorithmes qui sont améliorés, avec publication sur publication sur de toutes petites modifications, alors qu'un nouvel algorithme pourrait être meilleur si on lui laisse l'espace de se développer (ce qui veut aussi dire d'accepter les publications des versions initiales qui forcément ne seront pas parfaites, afin que d'autres équipes de chercheurs puissent baser leurs recherches là-dessus).
Hippo > oui, mais ce ne sont pas les bonnes, si j'en crois ce que vous dites. Et j'ai l'impression que les gens rejettent le principe au lieu de l'implémentation.

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GT TurboOui c'est vrai que sur le principe c'est un peu nul.
C'est pas comme si les postes d'enseignants chercheurs étaient une sinécure facile à atteindre.
Ça demande des études longues et difficiles, souvent une période de précarité et de mobilité (ce qui fait qu'on doit sacrifier une partie de sa jeunesse, sacrifier en partie sa vie de famille ou de couple), les postes sont extrêmement rares et difficiles à obtenir. Tout ça pour un job qui est plutôt mal payé compte tenu du niveau d'étude.
Quand quelqu'un arrive là, on a de bonnes chances qu'il soit motivé, compétent et intéressé, autant le laisser bosser en paix. Faire chier tout le monde pour débusquer deux trois endormis putatifs, je ne pense pas que ça soit vraiment bénéfique.
Les droits inaliénables du troll :
1) le droit d'avoir raison
2) le droit d'être péremptoire
3) le droit de ne pas lire
4) le droit de ne pas répondre
5) le droit d'être de mauvaise foi
6) Autant pour moi / Faignant / Vivent Tintin et Milou
Revenons vers la fin de la première page (désolé ^^): la gabegie ne concerne pas que du mobilier de bureau. Pour que les crédits ne baissent pas l'année suivante, j'ai entendu parler de décoration de la salle café modifiée / refaite très fréquemment dans certains endroits; et:
* un camarade de classe m'avait indiqué que le labo dans lequel il était en stage avait acheté des ordinateurs portables à 1500-2000€ pour que les stagiaires les utilisent, toujours pour des problèmes de crédits;
* j'ai vu, dans trois des quatre labos que j'ai fréquentés en tant que stagiaire ou ingénieur, des excès d'utilisation, dans certaines équipes, de MacBook (Pro) et de Mac (Mini) fixes, là où des PCs non Mac seraient à la fois moins chers (parfois du simple au double, c'était le cas il y a un peu plus d'un an) pour les mêmes caractéristiques techniques, et plus fiables (moins d'utilisation du coûteux SAV), grâce à un système de ventilation moins inadéquat.
Ca fait un peu plus de 20 ans que j'utilise des ordinateurs; sur des PCs non Mac, les disques durs rotatifs durent facilement 7 à 10 ans, alors que j'ai vu plusieurs Mac casser leur disque dur en 2-3 ans. Peut-être pas de bol, mais plausible quand même après un nettoyage régulier au compresseur, et un nettoyage complet à la bombe dépoussiérante (après ouverture pour changer le disque dur, justement...), la coque métallique d'un MBP 17" est à 45-50°C à l'extérieur (difficile de laisser la main dessus) quand on utilise les processeurs à fond.
L'évaluation du travail est un problème difficile, surtout en recherche, et qui comporte fondamentalement des biais, des failles, des réductions abusives de choses complexes à des critères trop simples, etc.
Une évaluation basée sur des critères incorrects (ce qui est en général le cas) pousse les gens dans une direction qui n'est pas la meilleure pour l'entité et le genre humain. Comme déjà dit plus haut par plusieurs, parmi toutes les raisons qui retardent l'avancement ou font reculer, ça peut pousser à ne pas sortir des sentiers battus, alors qu'il le faudrait.
Par exemple, si on doit faire un projet pour le vendre, vaut-il mieux "faire robuste" (comme ça le client ne sera pas emmerdé avec) ou bien "faire beau" (même si c'est implémenté n'importe comment derrière), les deux étant antagonistes pour des raisons de temps et budget limité ? Pour être mieux vu du management quelques niveaux plus haut (et donc techniquement incompétent, sauf rare exception) et des acheteurs du client, il faut malheureusement choisir "faire beau", alors que ça coûtera en fin de compte plus cher de faire un beau château de sable et de tenter de le solidifier plus tard, que d'essayer de faire, entre techies, un truc plus robuste mais moins beau.
Même si je n'ai pas la naïveté de croire que l'argent résoudrait tous les problèmes, la France dépense une proportion faible du PIB dans la recherche, autour du pourcent, seulement environ la moitié de ce que font les USA ou la Suède. Le grand emprunt, sur lequel les gouvernants ont tant communiqué, est une vaste blague, à cause de la faiblesse de l'argent injecté (seulement les intérêts de l'emprunt, bien en-dessous du milliard d'euros annuel !).

Sally Le 09/10/2012 à 08:53 Encore faudrait-il que tout cet argent aille effectivement à la recherche ^^

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S'ils peuvent passer l'achat de matériel informatique dans le fonctionnement au lieu de consommer les crédits de leur projet, c'est un avantage non? Par exemple mon PC de bureau a été acheté avec les crédits restant en fin d'exercice pour garder plus d'argent pour les déplacements. Du coup il a été surdimensionné (pas besoin de 8 procs en permanence) car il fallait utiliser tout le crédit sinon c'était perdu (cf exemples précédents, c'est typique). Heureusement nous on s'entend bien, j'ai créé des comptes pour mon chef et un collègue, qui avaient un portable antédiluvien et l'autre une vieillerie. Ainsi on est trois à calculer dessus et au final c'est plus rentable que d'acheter séparément chacun notre PC.