
wendy :Euh d'une part je comprends tout à fait ton point de vue et ça m'est arrivé plus d'une fois d'être énervé après un scrutin parce que je pensais que les gens n'avaient pas voté ce qu'ils avaient voté pour des raisons pertinentes (enfin plus d'une je sais pas, mais ça m'est arrivé aux législatives de 2002 en tous cas ^^ (le problème n'étant pas d'être d'accord ou pas, le problème étant que les gens de gauche qui ont voté à droite parce que la cohabitation c'est Mal je trouvais ça parfaitement débile)) (ah au fait il y a plein de gens que je connais qui ont voté oui pour des raisons que je trouve non pertinentes, du type « l'Europe c'est Bien »)...
Fabetal>c'est en référence à hippo qui dit que ce n'est pas grave de voter à côté de la plaque (avec des arguments qui n'ont rien à voir avec la question) ça vaut aussi bien pour le oui que pour le non
Sally :
Ça peut peut-être sembler vachement bien jusqu'au jour où c'est toi qu'on trouve con![]()
Villepin :
Il y a quelques jours, les Français ont voté non au projet de traité constitutionnel. Ce vote, j’en ai la conviction, n’est pas l’expression d’une France contre une autre : l’ensemble de notre pays reste engagé dans le projet européen, il sait que son destin se joue désormais à l’échelle du continent.
N’interprétons pas ce vote comme le signal d’un isolement français. Certains pays membres ont trouvé dans le projet de traité une réponse suffisante à leurs attentes, d’autres non. Les Françaises et les Français s’interrogent. Ils veulent rester fidèles à leur identité, soucieux de préserver un équilibre entre la solidarité et la liberté. Ils veulent conjuguer la défense des intérêts de notre Nation et l’Europe, la promotion de notre modèle social et le projet européen. Ils défendent une certaine vision de l’homme avec ses droits et ses devoirs, refusant les seules logiques du marché et de la mondialisation. Les Françaises et les Français le savent et le disent avec force : la mondialisation n’est pas un idéal, elle ne peut pas être notre destin. Ils attendent de nous que nous affirmions nos valeurs. Notre vision héritée de 1789 a sa grandeur et sa vérité. Oui, la France veut rester une conscience vivante. Oui, la France veut être aux avant-postes. Oui, la France veut se tourner résolument vers l’avenir.
[...]
Je veux le dire ici avec force : la France, pays fondateur, tiendra toute sa place au sein de l’Union. Elle respectera ses engagements. Elle continuera de tirer vers le haut l’aventure européenne.
L’Europe s’est construite sur l’économie et le pragmatisme. Désormais, les peuples réclament plus d’humanité, plus de protection : davantage de sécurité dans leur travail, une attention accrue aux questions d’environnement, une meilleure défense des valeurs de respect et d’égalité des chances. Le sens de l’Europe se trouve dans ses valeurs. Il ne se construit pas par la seule force du marché.
Personne ne peut comprendre que l’Europe ne se donne pas davantage les moyens de défendre son économie, sa richesse, son emploi. Personne ne peut comprendre qu’elle ne profite pas davantage des outils qu’elle a su mettre en place comme l’euro. Nous avons une monnaie forte. Donnons-nous aussi une politique économique forte. Donnons-nous les moyens de défendre une préférence européenne, comme le font tous les autres grands blocs économiques. Ouvrons de nouvelles perspectives comme l’harmonisation fiscale ou l’union avec l’Allemagne dans des domaines choisis ensemble.
Les Françaises et les Français n’ont pas peur de l’Europe, ils veulent connaître les règles du jeu et participer à leur définition. Ils ne veulent pas être laissés à l’écart, à l’écart de décisions qui engagent leur vie quotidienne : je pense en particulier aux agriculteurs, à tous ceux qui vivent de la terre et qui se voient imposer des directives contraignantes. Oui, ils reçoivent des aides. Oui, la politique agricole commune est un atout majeur pour notre pays. Mais des aides ne remplacent pas le sentiment de dignité ni la récompense de l’effort.
Les Françaises et les Français n’ont pas peur de l’Europe : ils veulent savoir où elle va. L’élargissement rapide du continent a surpris nos compatriotes. Ils en comprennent la légitimité et la nécessité historiques, mais ils en craignent les conséquences économiques et sociales. Donnons-nous le temps de mieux nous connaître et de construire ensemble avec les nouveaux Etats.
En soixante ans, l’Europe a inventé une alternative à la guerre et aux rivalités de puissance. Aujourd’hui, il lui appartient d’inventer une alternative à un monde dominé par la défense des intérêts particuliers et la loi du plus fort. L’aventure ne s’arrête pas. Notre rêve européen sortira renforcé des épreuves.