Nhut (./38) :
Nil: dis à ton enfant que tu t'es séparé "parce que tu n'aimes plus" ta conjointe. L'enfant il va se dire quoi? "Si papa n'aime plus maman sans réelle raison et qu'il l'a quittée comme ça, ça veut dire que le jour où il ne m'aimera plus (ça peut arriver, après tout il a bien arrêté d'aimer maman) il va m'abandonner aussi. Oh putain je flippe grave maintenant."
La question de la peur de l'abandon est de toutes façons naturelle, tous les enfants se la posent à un moment ou à un autre, et les réponses qu'ils apportent sont un des premiers pas vers l'adolescence et la coupure du cordon (ça et l'idée qu'un des deux parents puisse mourir, ou qu'il faille un jour choisir entre l'un ou l'autre...).
Tu peux très bien dire "avec ta maman, on ne s'aime plus ; on a essayé très fort, mais on se rend mutuellement malheureux et même si c'est vraiment dur pour toi aujourd'hui, on pense qu'il vaut mieux qu'on t'offre du bonheur séparément que de la tristesse ensemble... mais une chose est certaine : on t'aime et on continue à t'aimer et si un jour tu sens que tu as peur qu'on te laisse, viens vite me le dire, que je puisse te montrer encore et encore combien tu comptes pour moi".
Cela dit, c'est un faux problème (ou un vrai problème) : quelle que soit la situation, les enfants le prendront pour eux (c'est "normal", les enfants sont centrés sur eux-mêmes, sinon ils seraient des adultes). Autant prendre la situation qui mène le plus rapidement à une libération des tensions, non ?
Nhut (./38) :
Enfin si on père le bat il comprendra facilement pourquoi il fallait partir
Non mais si le mari bat sa femme, celle-ci n'a pas forcément envie d'étaler ça devant ses enfants avant qu'ils soient en âge de comprendre...
Nhut (./38) :
Si on se sépare, la moindre des choses est d'expliquer au bambin pourquoi. Il a le droit de savoir.
Je suis d'accord, avec ce danger : où est la limite entre l'explication simple et le viol de l'intimité ? Il y a des choses que les enfants n'ont pas à savoir parce que ça n'est pas encore de leur monde (mais il viendra un temps où leur en parler - je suis contre le fait de construire des secrets de familles et des non-dits, c'est destructeur). Parler de ces situations aux enfants doit se faire de façon éclairée, et peut-être pas pendant la procédure de divorce, où les parties pourront être tentées de s'attirer l'amour de l'enfant en pourrissant l'autre. Rester simple, avec des mots simples, puis y revenir plus tard quand la pression est redescendue. Il y a des vérités qui doivent attendre un peu avant d'être énoncées, et le choix des mots et de l'ouverture est crucial.