Tiens, c'est un sujet qu'on a essayé d'éviter au maximum parce que ça pourrissait méchamment l'ambiance (bien plus que tout autre depuis bien longtemps, plus encore que la "réflexion sur la laïcité" ou les élections de 2012).
Concrètement, mon opinion se résume en quelques points :
- Nombreux sont ceux qui confondent le sacrement de mariage (religieux) et sa symbolique et le contrat (civil)
- Pourquoi des homosexuels seraient plus mauvais parents que les autres (d'autant que les quelques études qui ont été réalisées montrent que les enfants élevés par des couples homosexuels ne sont statistiquement pas plus homosexuels que la moyenne, ça devrait en rassurer certains - même si, perso, ça n'est pas en soi un argument)
- Si on remplace "homosexuels" par "pauvres", on peut reprendre exactement tous les arguments, et on se rend compte à quel point la discussion est malsaine
- Il y a une sacrée confusion des genres : être pour le mariage des homosexuels n'implique pas forcément être pour l'adoption par des couples homosexuels et l'homoparentalité. Et être pour cette dernière ne veut certainement pas dire qu'on est pour la GPA.
- Il faut arrêter avec cette histoire de "droit à la parentalité" à tout prix (et ça n'est pas pour les couples homosexuels, mais pour l'ensemble des couples) vue du point de vue des adultes. Il devrait y avoir un droit à la parentalité, mais du côté des enfants (les enfants devraient avoir le droit d'avoir des parents et de ne pas être placés en familles d'accueil, en foyers ou en orphelinats). C'est poser le problème à l'envers.
- Les institutions catholiques romaines (mais aussi, dans une moindre mesure, protestantes - cela dit, les calvinistes sont un peu plus ouverts et il y a trop peu de luthériens pour qu'ils aient un écho médiatique) ont, à mon sens et à nouveau, adopté une posture d'exclusion et de rejet là où elle aurait dû adopter un vocabulaire d'ouverture (sans pour autant renier ses idéaux si elle les estimait fondés) : en faisant un certain matraquage médiatique et en imposant littéralement un discours d'exclusion aux prêtres de paroisses - au lieu de leur laisser une liberté de ton et de parole - elles conduisent à un sentiment de mal-être très difficile à gérer pour les catholiques qui sont (par action ou par désirs) homosexuels. Et il me semble que ce sentiment de rejet est en corrélation avec le fait que certains religieux embrassent le sacerdoce justement parce qu'ils ont des difficultés à gérer leur homosexualité. Le cardinal Barbarin a d'ailleurs été d'une intolérance crasse (mais bon, les lyonnais sont habitués à sa bêtise et à la vacuité de ses propos).
(Si vous voulez l'avis d'un prêtre - prof de philo et de théologie - qui diffère assez sensiblement de ce qui ressort de l'Eglise au niveau médiatique, je vous conseille
ça et
ça (et encore
ça, mais c'est un peu long
)
Ah, et j'ai pas spécialement envie de me prendre la tête sur le sujet... je présente mon point de vue, je lirai celui des autres à l'occasion, mais je ne cherche pas (plus) à débattre (est-ce à cause du départ d'Hippo ? il faudrait que j'en parle à mon psy si j'en avais un
).
Je sais que je suis dans une dynamique radicalement différente de celle d'autres chrétiens (je suppose par exemple que je suis aux antipodes de Folco ^^), mais bon...
edit : typos