very (./218) :
iwa > une fois de plus j'ai du mal à comprendre comment tu peux allier libéralisme philosophico-politique et dégoût envers la culture des masses ( qui est une de ses conséquences )
Ah mais je n'en suis pas "dégouté", puisqu'au royaume des aveugles les borgnes sont rois. Je dis seulement avec une pointe de cynisme que c'est un choix politique profond que de vouloir éduquer par opposition à instruire. Effectivement l'éducation de masse est une conséquence logique du libéralisme, car c'est un investissement dans le capital humain.
Mais par exemple, prenons un informaticien et consommateur avisé dont le boulot est en gros de pondre du code à longueur de journée en s'enfilant des litres de coca (toute ressemblance avec une personne connue ne serait que pure coïncidence). Ce personnage est tout à fait utile et même sans doute nécessaire au bon fonctionnement de notre société moderne indépendamment du degré d'intérêt qu'on lui suppose. Mais comme on l'observe empiriquement, ce dernier n'a pas forcément une grande culture philosophique, tout simplement parce que le coût de le former en ce domaine est supérieur à la productivité marginale qu'on pourra en tirer au vu de la tâche qui lui a été affecté dans la société. Indépendamment de cela, il peut occuper son temps libre à se cultiver et l'être tout particulièrement, mais dans ce cas là c'est lui qui supporte le coût (ici un coût d'opportunité) de son éducation philosophique.
Enfin, je pense qu'une société trop éduquée est nécessairement instable, puisque ça créerait inévitablement des frustrations liés à des aspirations plus grandes. Bienheureux donc les pauvres d'esprits. Mais ça ne renie en rien le fonctionnement libéral de la société.
very (./218) :
Et ton machiavélisme me semble dépasser une borne de décence morale, quand tu évoques comme un choix politique normal l'abrutissement des masses... Choisir un système politique où l'on en est réduit à faire de tels choix, ça ne te poses pas de questions sur le dit système politique ? à moins que tu considères que l'abrutissement des masses a toujours existé... ( et là je serais bien plus nuancé que toi )
Je ne pense pas que l'abrutissement des masses en tant que système existe, du moins en France, mais c'est surtout une conséquence d'un système d'éducation de masse. Je suis convaincu qu'il faut sans doute mieux mal éduquer que ne pas éduquer du tout. Ne serait ce que pour faire tourner l'économie. Ce qui nous différencie d'ailleurs des pays les moins développés, c'est notre capital humain.
Enfin, je serais tenté de faire une dichotomie entre l'éducation de "l'honnête homme" et de celle de "l'agent économique". La société n'a que des ressources finies (en temps comme en argent), elle doit donc faire des choix. Le libéralisme, si génial soit il, ne peut remettre en questions les contingences naturelles qui nous gouvernent.
very (./218) :
Sinon, dans l'idéal, si je suis ma nature et mon humeur, je suis pour la suppression de l'école tout simplement mais bon... en pratique et dans notre contexte ça ne ferait sûrement qu'empirer les choses... enfin de toute façon la suppression de l'ignominie qu'est l'état moderne ne se fera dans les larmes et le sang, c'est bien ce que les conservateurs ne comprendront jamais...
Comme toute révolution non ?