Pen^2 (./14) :
Ah mais je n'ai absolument rien contre les diplômes professionnels, justement c'est pour ça que ça m'inquiète d'y envoyer des gens qui ne sont là que par défaut. Franchement, je ne suis pas certain que ces jeunes, globalement, apprécieraient plus d'être dans des filières technologiques/pro.
Mais les élèves en échec envoyés par leurs parents en générale le sont aussi par défaut...
Et je pense qu'ils apprécieraient plus les autres filières. Là ils se font vraiment chier. Ailleurs ils auraient quelque chose à faire.
Kevin Kofler (./15) :
Oula, tu as une conception totalement dépassée de l'éducation…
Voire même carrément obsolète !
Pourquoi un(e) élève n'aurait-il/elle pas le droit de téléphoner à ses parents ou ses amis ou d'écouter de la musique pendant les récréations? Je comprends encore si tu veux interdire ça pendant les cours seulement, mais dans le lycée entier?
Alors deux raisons :
- L'interdiction en cours est impossible à faire respecter si l'élève a son matériel sur lui.
- Et au fond, il est préférable qu'il soit éloigné de ce genre d'influence toute la journée de travail. Les gamins ont ce réflexe de se réfugier dans le plaisir facile (oh la la vite, mes écouteurs pour me couper du monde) et ils apprennent à ne plus supporter deux minutes de concentration d'affilée.
Un élève qu'on n'a vu qu'à la moitié des cours ne devrait être autorisé à s'inscrire au bac qu'en candidat libre.
Et ça changerait quoi concrètement?
1) Ça l'emmerderait.
2) Ce serait une justice, puisqu'il n'a pas suivi l'enseignement du système scolaire.
3) Ça lui apprendrait à se responsabiliser.
Personnellement, je trouve qu'il faudrait abolir officiellement l'obligation de présence à l'école, si l'élève n'est pas motivé pour écouter, ça ne sert à rien qu'il/elle vienne, il/elle ne fera que déranger et ne retiendra rien.
L'école marcherait beaucoup mieux comme ça.
mais il faut voir aussi les conséquences sociales : ça veut dire le tiers d'une classe d'âge (à peu près le plus pauvre) déscolarisé, c'est assez hardcore.
Les "heures de colle" sont un moyen d'éducation totalement dépassé et obsolète.
Ne mélangeons pas tout.
Ce n'est pas un moyen d'éducation mais de *punition*.
Lionel Debroux (./16) :
Le job de la Cour des comptes est plus ou moins de vérifier la bonne utilisation (j'entends, avec une certaine notion d'efficacité) des sous de l'Etat, il me semble.
Dans l'article, la seule partie qui me semble en rapport avec sa mission est
Elle remarque au passage que le ministère ne connaît même pas précisément les coûts de sa politique de lutte contre l'échec, "ce qui empêche de déterminer quels dispositifs doivent être maintenus ou supprimés".Pour le reste je ne vois pas en quoi elle est compétente à propos des méthodes pédagogiques.
Mais bon c'est juste une remarque, ça ne me choque pas tant que ça.
Il est absolument irréaliste de faire ce que tu écris, appliquer le modèle des universités (adultes) aux collégiens et lycéens (écoles).
Oui... Les universités marchent déjà de moins en moins bien, avec des étudiants de plus en plus immatures...
PoissonPilote (./24) :
L'élève au coeur du système, si c'est bien mené, ça marche.
Ça dépend ce qu'on met derrière ces termes. L'enseignement à la carte, l'élève qui construit soit même son savoir, faire des coloriages plutôt que des exercices, je n'y crois pas du tout.
Pour le reste, avoir des classes à effectifs réduits, ou faire des cours en demi groupes, c'est l'une des rares choses qui marchent très bien niveau discipline et qualité de travail. Malheureusement ça coûte très cher..
Des profs qui suivent les élèves plusieurs années, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée. Il me semble préférable que les gosses voient plusieurs points de vue, qu'ils ne soient pas piégés par les insuffisances d'un prof, qu'ils aient une vision du savoir autonome par rapport à leurs professeurs.
Un autre gros problème c'est que une bonne partie des profs actuels sont incompétents, et que les réformes IUFM/toussa dans tous les sens, ça n'aide pas les choses.
Je ne suis pas sûr de pouvoir juger, mais je ne crois pas qu'il y ait tant d'incompétents que ça (par contre un incompétent se voit bien et fait de gros dégâts). Les jeunes profs sont super motivés, et les vieux profs sont charismatiques et efficaces. L'IUFM par contre c'est du grand n'importe quoi.
Mais du coup avec mon idée de profs "uniques" jusqu'à la fin du collège, je pense que ça augmenterait un peu le niveau des profs. Si un mec doit être bon sur le programme et les pédagogies de la maternelle à la 3ème, je pense qu'il sera statistiquement meilleur prof que un mec qui a juste besoin d'avoir un diplôme de lettres et de passer le CAPES pour être prof de français.
Même au collège, je ne crois pas qu'on puisse se passer de profs spécialisés dans une discipline.
Il y a des profs littéraires allergiques aux chiffres, et réciproquement, il faudrait vraiment un prof idéal et doté d'une grande culture. De plus ça représente beaucoup de boulot en plus (beaucoup de choses à lire, beaucoup de types de cours différents...)
Mais alors, pourquoi un bon prof comme ça choisirait un tel poste avec une grande charge de travail et très peu de gratification (expliquer aux gamins qu'il faut tourner la page, écrire le titre en vert et souligner en rouge, on s'en lasse...), alors qu'il pourrait enseigner en lycée ou dans le supérieur?
squalyl (./28) :
il faudrait aussi des élèves qui sachent ce qu'ils veulent au lieu de passer leur journée restante devant la tv jeux vidéos et consorts.quel gamin de 14 ans "moyen" va réfléchir volontairement à ce qu'il veut faire plus tard?
C'est très bien quand un gamin a des projets précis, et tôt.
Mais c'est aussi normal qu'un adolescent ne sache pas encore quelle orientation lui plait le plus, avant la fin du lycée. C'est pour ça qu'il faut des filières générales, qui donnent des savoirs de base, si possibles de haut niveau, dans toutes les disciplines, en attendant qu'ils mûrissent assez.
PoissonPilote (./30) :
Justement, c'est bien ça le problème. Il ne faut pas en attendre moins des profs sous prétexte qu'ils ne sont déjà pas bons. Et franchement, couvrir toutes les matières jusqu'au collège, c'est pas la lune hein. En 3ème, on fait les identités remarquables et on lit et on analyse "l'école des femmes". On va pas me faire croire que c'est dur de faire les deux en même temps pour un adulte éduqué.
Hmm, je pense que c'est quand même problématique.
Ya déjà eu une prof de physique de terminale (très bonne au demeurant) qui m'a demander ce que c'est que l'exponentielle et comment ça marche, alors entre matières plus éloignées... Je dirais que la plupart des profs littéraires sont *radicalement* allergiques aux matières scientifiques. l'inverse est peut être moins vrai, mais ça ne va pas jusqu'à avoir l'envie et la compétence de faire des études de textes, qui sont quand même un enseignement très spécialisé.
Lionel Debroux (./37) :
Actuellement, plus d'un tiers des élèves entrant en 6ème ne savent pas raisonnablement lire ou écrire ou compter. Avec de tels handicaps, difficile de poursuivre efficacement.Il faudrait qu'il soit virtuellement impossible de sortir du primaire sans avoir acquis ces bases fondamentales. Et tant pis pour la soi-disant rupture avec les copains, tout ça: il faudrait que les parents - et certains enseignants - comprennent que le redoublement est pour le bien de l'élève.
Et vue du lycée, la situation en maths est assez simple :
1) on collège on a diminué le nombre d'heures
2) et on a fait le moins possible d'entrainement de fond (considéré comme ingrat : exercices de calcul numérique ou littéral).
Et hop après on se retrouve avec des terminales qui ne savent pas que 0*x ça fait 0, ou qui ne savent pas réduire au même dénominateur... Évidemment, pour ceux là le cours de mathématique n'est plus qu'un discours barbant qui n'a aucun sens.
Ce que l'éducation a oublié, c'est que le savoir est cumulatif, qu'il faut des acquis, des bases solides... toutes choses qui ne sont pas seulement un amusement mais aussi une violence envers l'élève, une contrainte. Si on refuse de leur donner ces bases, le retard ne fait que s'accumuler d'année en année...
shootdown (./39) :
-Le portable, vouloir l'enlever au lycée, c'est mort, encore au collège, c'est compréhensible, on est encore petit, ça fait plus les cons... Autant au lycée, c'est juste chaud d'exiger des élèves ce que ne font pas les profs...
En toute logique les profs seraient incités à donner l'exemple.
De nos jours on fait des brouilleurs pour pas cher ; on pourrait ajouter des sanctions pour ceux qui sont pris, et un mécanisme quelconque à l'entrée du lycée pour déposer son portable. Bref je pense que c'est tout à fait gérable. Par contre c'est clair que le sevrage serait assez violent.
Les langues c'est hardcore aussi, les cours d'allemand j'ai pas eu une bonne prof depuis la 5eme je crois, cette année c'est la plus folle de toutes, il y a quelques semaine il y a même une sorte de supernanny des profs qui est venu pour nous calmer (a force de s'emmerder en allemand, c'est devenu la matière fusible, normal) et pour lui apprendre a faire un cours intéressant, ou même un cours pas intéressant, bref, a faire un cours tout simplement, et a tenir les élèves (pourtant tenir une classe de T°S, en général c'est le truc le plus simple )
C'est marrant, chez nous on a une prof d'allemand complètement débile, qui n'est pas capable de tenir une classe de 5 élèves...