Zerosquare (./224) :
Yoshi Noir (./223) :
Ce qui s'est passé ce vendredi est très regrettable, mais c'est le prix à payer pour vivre en démocratie tout en jouissant de nos libertés.
...Wow.Tu réalises ce que tu viens d'écrire, sérieusement ?!
C'est dit très maladroitement, mais je partage (sur le fond) cette phrase.
À lire les réponses, on a l'impression que vous dites que rien n'est déjà fait, qu'il faut forcément faire plus, mieux, etc. Je ne dis pas forcément l'inverse, mais ce n'est pas forcément au niveau sécuritaire et liberticide que ce doit être fait, et le risque zéro n'existe jamais. Même dans des états hyper sécuritaires (Russie, Chine, USA, Israël...) il y a des attentats et des attaques à main armée, et finalement plus c'est sécuritaire, plus il y en a. Sauf à en arriver au niveau de la Corée du Nord (et encore, il y en a peut-être, mais ils n'existent officiellement pas).
Il y a déjà des choses qui sont faites, il y a déjà des attentats qui ont été déjoués. Deux ne l'ont pas été cette année. Est-ce que mois de démocratie est moins de liberté aurait changé la donne ? Je n'en suis pas certain, bien au contraire.
Ce qui est amusant, c'est que (pour un certain nombre), si on essaye de mettre un parallèle avec les accidents de la route, on a des réactions opposées.
Un certain nombre (la plupart ?) des accidents de la route sont dus à des comportements dangereux. Inattention, conduite dangereux, non respect de certaines règles (téléphone, vitesse, distances...). Lorsqu'on propose de mettre en place des outils sécuritaires pour forcer les conducteurs à rouler de façon moins risquée, ils vont rétorquer que c'est en faisant de la prévention que ça marchera, que la répression ne sert à rien, et que de toutes façons on est arrivé à un niveau d'accidents tellement bas qu'on peut difficilement faire mieux.
A contrario, on va entendre pour le terrorisme que c'est avec les outils sécuritaires qu'on va avoir des résultats. La différence entre les deux cas ? Dans le second, ils perdent en libertés individuelles (mais c'est transparent pour eux), mais on ne va pas leur taper au porte-monnaie.
La réalité des chiffres ? On a plus de chance de se faire percuter par une voiture (surtout si on est à Paris, d'ailleurs) que de se faire tuer par balle. Les attentats sont prémédités ? Les accidents aussi, qu'on le veuille ou non. Quand on conduit avec son téléphone à la main en se prenant pour un Superman de l'attention, on sait qu'on est dans une mise en danger des autres. Les attentats sont aveugles ? Les accidents de voiture aussi. Le parallèle pourrait être poussé encore plus loin, mais je m'arrête là.
Un autre parallèle ? Celui de la sécurité nucléaire. Hippopotame en avait parlé en son temps : on est dans la sur-sécurité de façon absolument pas rationnelle. On choisit de repousser les limites de ceci ou cela non parce que le danger est plus ou moins grand, mais parce qu'on s'est donné comme habitude d'aller toujours plus loin en matière de chiffres et de limites. Même si ça n'a aucun sens sur le plan pratique.
Tout ça pour dire qu'on ne peut jamais arriver à une fiabilité parfaite. Ou plutôt si, on pourrait. Mais avec un niveau de libertés proche de zéro et en réécrivant l'histoire pour cacher les imperfections.
Ca ne veut pas non plus dire qu'il ne faut rien faire. Comme je le disais, il y a avant tout un travail de fond à réaliser - mais, il faut en avoir conscience, ce travail ne garantira jamais que rien n'arrivera de similaire. On peut aussi augmenter les effectifs des renseignements sans alourdir un arsenal judiciaire déjà lourd, et sans réduire les libertés individuelles.
Enfin, il y a quelque chose qui me dérange dans le fait de vouloir changer la constitution (dans le sens dans lequel Hollande veut la changer) : la constitution, c'est notre socle. On ne sait pas qui sera au pouvoir demain. On peut toujours se dire que celui qui a une arme aujourd'hui saura l'utiliser avec discernement (et encore, c'est lui prêter des intentions qu'il n'a peut-être pas). Disons que celui qui prend l'arme en question peut estimer lui-même savoir l'utiliser avec discernement. Créer un cadre légal plus strict figé dans le marbre (car ne pouvant être changé que sous des conditions très spécifiques) peut paraître une jolie solution en 2015, mais je ne suis pas certain qu'ils se rendent compte que 2017, c'est demain. En faisant ça, le PS armera le PR (voire le FN) et ça risque de leur (au PS) tomber sur le coin de la tronche bien comme il faut. Sauf si le PS est adepte des lignes du PR et du FN ce qui, au final, ne me surprendrait même pas.
(Désolé cross multiple :/)