very
:
( cepandant, l'Allemagne qui est censé avoir un modèl cohérent selon toi, elle n'a pas l'aire d'aller bien mieux que la France )
Je pense que le monde politique allemand est beaucoup plus cohérent que celui de la France, oui. Celà n'empêche pas l'Allemagne d'avoir à affronter des problèmes qui lui sont propres. Par exemple deux grandes péripéties :
- le coût de la réunification.
- le coût de la politique européenne. (Après tout, Mitterrand a aussi fait Maastricht pour enchaîner la grande Allemagne réunifiée, et cette dernière a accepté pour conjurer ses tentations nationalistes)
Mais au delà de ces problèmes importants mais temporaires, le drame principal de l'Allemagne, n'est ce pas la démographie? Sans exagérer, l'Allemagne subit actuellement une implosion démographique à peu près sans équivalent connu dans l'Histoire... Le taux de natalité est l'un des plus faibles au monde et il n'y a pas de forte assimilation de populations immigrées pour compenser.
L'Allemagne de l'ouest réussit à garder une population à peu près constante, mais au prix d'une vraie vampirisation de l'Allemagne de l'est.
Du coup, la société vieillissante est dominée par un esprit malthusien, et l'économie manque de jeunes. (d'ailleurs, il n'y a pas là bas de problème de chômage des jeunes, parce qu'il n'y a pas de jeunes). En principe, le jeune est fortement consommateur. Sa disparition provoque une importante contraction de la demande, ce qui est dramatique pour l'industrie allemande structurellement surproductrice. Le problème démographique aggrave considérablement en Allemagne la crise partagée par toutes les nations avancées.
L'Allemagne n'est pas la seule à connaitre ce problème. Tous les pays avancés connaissent une baisse de la démographie, mais elle est particulièrement intense en Allemagne et au Japon. Alors que la démographie de la France, de l'Angleterre ou des Etats Unis reste solide. Pour revenir à la théorie des familles, ça suggère un lien entre faible natalité et famille souche. (A l'intérieur de la France, d'ailleurs, la périphérie souche dessine une zone de faible natalité, compensée par une migration interne permanente). Il y a deux façons d'expliquer ce lien :
- D'abord, il y a une certaine passivité des individus dans le monde souche. Dans un contexte de contraception généralisée, faire un enfant est une décision active, qu'on ne prend pas facilement dans le monde souche (alors qu'en Angleterre ou en France, on est plus libertaire et irresponsable et c'est plus facile). On constate le phénomène inverse dans des époques où la contraception de masse n'existait pas : à ce moment là, la décision active, c'était celle de ne pas vouloir un enfant. Le monde souche avait alors une forte natalité, alors que c'est en France qu'est apparu pour la première fois le contrôle des naissances.
- Ensuite, il y a dans le monde souche un idéal de filiation, de perpétuation familiale. Autrefois, c'était le fils aîné qui perpétuait la lignée. Mais dans un contexte médical où quasiment tous les enfants peuvent survivre jusqu'à l'âge adulte, il suffit de faire un seul enfant pour assurer la perpétuation. On voit donc se généraliser la famille à enfant unique.
Celà dit, le lien entre faible natalité et société souche n'est pas une fatalité, la Suède montre qu'une politique nataliste forte peut avoir des effets positifs.