J'exagérais un peu avec mon "il n'y a pas de transmission des connaissances"; en fonction du sens que Nil lui donnait et en fonction de la distinction que je faisais ensuite, voilà tout

On peut certes commencer à distinguer savoirs techniques (qui se transmettent indiscutablement) et expérience: là la question de la transition est plus compliqué; des savoirs culturels, techniques et divers peuvent en découler qui se transmettent; cependant la connaissance a priori ne se transmet pas en tant que telle.
Je rajouterai une troisième forme de connaissance ( la connaissance supérieur, ou, si l'on veut, spirituelle ou artistique) qui mélange intimement le vécu et le retour réflexif sur le vécu.... à l'aide de notre culture, de nos schémas culturels hérités. Pour moi c'est ça la vraie connaissance au sens le plus noble, c'est, comment dire, un certain saisissement du monde, une sorte d'acuité visuelle supérieure qui voit le caché au fond des choses, qui entend le non-dit, qui perce le monde. Celle-là ne se transmet pas du tout; cependant la culture (qui y aide) se transmet. Ce forme de connaissance nécessitant l'expérience n'est donc qu'une instance de la seconde, mais une partie bien particulière de la seconde catégorie (expérience) quand même.
Nil avait pris comme exemple de connaissance "le feux ça brûle" ou "ce n'est pas bien de faire le mal parce que l'on va en prison"; il parlait en général des "connaissances" qui pouvaient aider un enfant/un nouvel adulte à bien vivre en société sans prendre des risques inutiles et essayer des choses dispensables... (faire le con, drogue, adolescence, etc. )
Bon, eh bien, ces connaissances-là correspondent à laquelle de mes trois catégories ? Dans quelle mesure elles se transmetent ou non ? Par point de vue et tradition pamphlétaire j'ai pris le violent contrepied de Nil; cependant j'avoue qu'en réalité c'est un problème philosophique très compliqué.
En gros mon point de vue était : ça fait parti de la troisième catégorie, qui essentiellement ne se transmet pas. ( bien que la culture, qui se transmet, entre en interaction avec... )
Celui de Nil : ça fait parti principalement de la seconde catégorie ( expérience de la vie), qui se transmet selon lui au moins dans une certaine dose ou pour certaines choses. (en l'occurrence celles-là )
Bon ce n'est peut-être pas très clair. Mais c'est quelque chose de profond qui nous oppose sans cesse. C'est quasiment le même sujet que "l'éducation", etc. Il faut que tu te dises par exemple que, pour Nil, une connaissance comme la Résurrection du Christ ou des valeurs morales peuvent se transmettre. C'est ça qu'il a en tête. Moi je trouve ça ridicule ! Je dis à la place : on peut transmettre un package culturel où l'on raconte la Résurrection du Christ, mais un nouvel homme ne deviendra véritablement chrétien que lorsque, ayant puisé en lui-même et dans sa propre expérience de la vie certaines
connaissances ( de ma troisième catégorie ), il veut volontairement se dire chrétien par ce qu'il se reconnait dans un idéal. ( sorte de confluence entre l'héritage culturel et la connaissance intime de soi-même, de l'homme, de ... )
Tous les autres personnes se disant chrétiens sans avoir accompli cette démarche ( après ou avant le baptême, osef ) étant à mon sens de faux chrétiens. (soit, très probablement, 95% )
edit : formulation...